AUTOUR DU FILM « TAZZEKA », UNE BELLE INITIATIVE INTERASSOCIATIVE

Le film était programmé par « Pécheurs d’images » dans le cadre de son programme « Art et cinéma », en présence du réalisateur.

La qualité du film et sa thématique interculturelle méritaient le public le plus large, particulièrement celui de nos quartiers prioritaires de la ville, un public qui pour des raisons autant culturelles que financières fréquente peu ce type de séances.

Suite à une rencontre entre plusieurs associations locales travaillant sur le vivre ensemble, il a été décidé d’adopter une attitude volontariste, en donnant la plus large audience à l’évènement, et en offrant même un certain nombre de places gratuites.

Résultat une salle bien remplie, près de 200 personnes, un public aussi multiculturel que le film lui-même, un intéressant débat et échange avec le réalisateur, Jean-Phillipe Gaud, visiblement satisfait de la soirée. De l’avis de tous une initiative à reconduire.

Les associations participantes :

Pécheurs d’images, Femmes et Partage, le Mrap Lunellois, Lune et Liens, Maison Citoyenne de la Culture, l' Association "Arts et Cultures", les AVF et la Régie d'emploi et de services de Lunel.

Ci dessous une présentation du film:

TAZZEKA : Un film de Jean Philippe GAUD sur l'immigration : à voir absolument.

Pas de larmes, pas de tristesse, de l'émotion, de l'espoir et une forte envie de dialogue et
d'action.
Elias est un jeune marocain élevé par sa grand-mère qui lui transmet les secrets de la
cuisine traditionnelle.
Tazzeka est le nom de ce village incrusté dans une vallée magnifique que le cinéaste a su
filmer majestueusement avec de très belles lumières.
Puis, c'est la rupture et il est question de l'immigration et de la recherche de l'Eldorado à
Paris. La mort du frère aîné d'Elias dans la traversée du détroit de Gibraltar nous
ramène à la réalité et à l'épopée de l'Aquarius. ( 1600 noyé(e)s ou disparu(e)s dans la
méditerranée depuis le début de l'année).
A Paris Elias va faire l'expérience de la pauvreté, de l'exploitation et du travail au noir
des travailleurs immigrés clandestins, de la brutalité de la loi « Immigration » avec les
interventions policières, de l'inhumanité des marchands de sommeil, de la précarité.
Le désespoir souvent mais la persévérance pour VIVRE simplement.
Elias va rencontrer l'amitié et la solidarité de travailleurs Africains sans-papiers.
Il va être confronté aux différences de culture et à la richesse de leur apport.
Avec des touches successives et un ton léger, Jean Philippe GAUD montre la réalité
de la vie des travailleurs immigrés car c'est bien ainsi qu'il faut les appeler. Nous ne
sommes pas dans le tourisme d'asile comme le laisse entendre le ministre des affaires
étrangères de la Communauté Européenne. Elias n'est pas marqué par la guerre comme
cela peut être le cas de Syriens ou de Libyens ou d'autres Africains qui fuient la
misère et la répression.
Je ne repartirai pas car je veux aider ma famille dit son ami noir. Tout est dans cette
phrase malgré la galère qu'il vit.
Et puis ce film nous parle de la cuisine, du goût et des saveurs et du vivre ensemble.
VIVRE ENSEMBLE avec nos différences.
TAZZEKA est un film très agréable sur un sujet humain et sensible. Un film réalisé
avec beaucoup de sensibilité. Il nous rend optimiste sur la capacité des hommes à
vaincre les obstacles.
C'est une belle leçon d'humanité.
C'est un film qui nous parle du racisme et des discriminations et qui renforce notre
conviction dans le combat antiraciste.
Un film à faire connaître autour de soi et à soutenir pour qu'il soit projeté dans de
nombreuses salles.
André GENOT